lundi 24 février 2014

C'est lundi, que lisez-vous ? (34)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
✒ Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
✒ Que suis-je en train de lire ?
✒ Que vais-je lire ensuite ?

Bonjour !
Au programme de la semaine dernière : Les sept merveilles de Peter Lerangis (éds PKJ) et Mayonnaise d'Eric Plamondon (éds Phébus).
Ce que je pense lire cette semaine et celles à venir : L'affaire Eszter Solymosi (éds Albin Michel) de Gyula Krùdy et/ou Dieu me déteste, deux romans dont je parle régulièrement dans cette rubrique.
Bonne semaine à tous !

dimanche 23 février 2014

le nouvel abécédaire russe

Katia Metelizza, Le Nouvel abécédaire russe, éds Les Allusifs


Mon coup de coeur :
Une fois n'est pas coutume, c'est en peu de mots et avec d'autant de plaisir que je vais vous parler de ce roman pas évidant à trouver mais réjouissant à lire : Le nouvel abécédaire russe aux éds Les Allusifs -maison qui a hélas fermé. Je l'ai lu lors de sa parution en 2010 et j'ai profité de ce petit WE pour l'ouvrir de nouveau. J'y ai pris autant de plaisir à lire ce récit qu'il y a 3 ans, ce qui explique ce coup de coeur inactuel et pourtant immense.
En faisant défiler les 26 lettres de l'alphabet comme autant de pense-bêtes pour y consigner ses souvenirs et les anecdotes qui ont jalonnés sa vie, Katia Metelizza nous dévoile son quotidien mais aussi un pan de l'histoire sociale et culturelle russe qui nous ait méconnu. Les sujets abordés sont variés et nous semblent pour nous lecteurs occidentaux totalement incongrus car Metelizza parle aussi bien de nourriture que d'électroménagers, de tenues vestimentaires, fêtes de fin d’année, vacances à la datcha ou de la manière dont ses compatriotes consomment les produits venus de l'ouest depuis la chute du communisme. S'il y nostalgie et fétichisme, ils s'accommodent parfaitement avec la réflexion que l'auteur porte sur son évolution personnelle et sur celle de son pays.

En choisissant certains détails les plus prosaïques de la vie quotidienne comme titres de chapître ( "saucisson", "collant", "hareng salé", "eau chaude"...), l'auteur fait preuve au fil des pages d'humour, de sens de l'observation et même de gentille provocation.

J'aime ces récits qui l'air de rien nous en disent autant sur notre époque. 

A l'image de Roland Barthes, Katia Metelizza nous dévoile une nouvelle mythologie russe celle qui permet de lier l'ex-Urss à la Russie actuelle. Cet abécédaire est livre que l'on peut lire avec délectation d'une traite ou en piochant lettre après lettre, mot après mot. Sa couverture et la typographie totalement rétro lui confèrent un côté vintage assez irrésistible.


L'auteur :
Moscovite de naissance et chroniqueuse pour les éditions russes de Vogue et Marie-Claire, Katia Metelizza publie -avec ce Nouvel abécédaire russepour la première fois en France un autour des mythes culturels qui rythment la vie de ses compatriotes.

dimanche 16 février 2014

C'est lundi, que lisez-vous ? (33)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
✒ Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
✒ Que suis-je en train de lire ?
✒ Que vais-je lire ensuite ?

Bonjour !
La semaine passée a été un peu plus riche en lectures que les précédentes puisque j'ai lu Tous les chiens de ma vie d'Elizabeth von Arnim (éds Bartillat) et j'ai entamé Les sept merveilles de Peter Lerangis (éds PKJ) que je poursuivrai cette semaine.
J'envisage toujours de lire prochainement Mayonnaise d'Eric Plamondon (éds Phébus), L'affaire Eszter Solymosi (éds Albin Michel) de Gyula Krùdy mais aussi Dieu me déteste un roman ado à paraître chez La Belle Colère, un label cofondé par Stephen Carrière -des éds Anne Carrière- et Dominiques Bordes -des éds Monsieur Toussaint Louverture.
Et vous, quelles sont vos lectures récentes ou à venir ?

La place

Annie Ernaux, La place, éds Gallimard


Mon coup de coeur :
Dans une langue dite "blanche "ou neutre, Annie Ernaux raconte l'ascension sociale de ses parents, leur vie de "simples" commerçants dans un village normand, sa propre enfance dans un milieu dans lequel elle ne trouvait pas sa place et la manière dont elle s'est émancipée de ce même milieu social grâce à des études réussies et la reconnaissance qu'elle a obtenue en tant que romancière. Au fils des pages, elle ressuscite le passé de ses grands-parents et de ses parents, décrit leurs manières de vivre, les différentes professions et leurs déménagements successifs mais aussi la façon dont ils ont dû s'adapter à leur nouvel environnement géographique et social...
En plus d'être un hommage -vibrant et pudique- d'une fille brillante à son père modeste commerçant, ce roman est pour moi le récit d'une marginalisation. Celle d'Annie Ernaux qui grâce à son parcours scolaire a accédé à une classe sociale supérieure de celle de ses aïeux et du sentiment de culpabilité qui en découle. L'auteur dévoile sans fausse pudeur les problèmes de communication qu'elle a connu avec ce père dont elle ne partageait plus ni les valeurs ni les rêves ni la langue : "Enfant, quand je m'efforçais de m'exprimer dans un langage châtié, j'avais l'impression de me jeter dans le vide. Une de mes frayeurs imaginaires, avoir un père instituteur qui m'aurait obligée à bien parler sans arrêt en détachant les mots (...) Puisque la maîtresse me "reprenait", plus tard j'ai voulu reprendre mon père, lui annoncer que "se parterrer" ou "quart moins d'onze heures" n'existaient pas. Il est entré dans une violente colère. Une autre fois : "Comment voulez-vous que je ne me fasse pas reprendre, si vous parlez mal tout le temps !" Je pleurais. Il était malheureux. Tout ce qui touche au langage est dans mon souvenir motif de rancoeur et de chicanes douloureuses, bien plus que l'argent." Et pourtant elle refuse d'oublier et de nier ses origines. Pour preuve, La Place commence par l'enchaînement de deux évènements : le récit des épreuves de CAPES qui ont marqué son entrée dans l'univers de la culture et du savoir et la mort de son père. Grâce à la narration, Annie Ernaux réussit symboliquement à ses réconcilier avec son père.

Ce texte apparemment simple révèle la pertinence avec laquelle l'auteur sélectionne et donne du sens à ses souvenirs, un grand don d'observation -et de transcription- tout autant qu'un beau travail sur la langue : il y a celle de ses parents propre à leur milieu et à leur origine et celle du narrateur. Prix Renaudot 1984, ce texte est devenu un classique de la littérature française régulièrement conseillé par l'éducation nationale pour sa qualité littéraire et sociologique. C'est d'ailleurs pour toutes ces raisons que j'ai aimé lire ce roman et que j'ai envie de le défendre aujourd'hui.


L'auteur :
Annie Ernaux -dont le véritable patronyme est Annie Duchesne- est née en 1940 à Lillebonne (en Seine-Maritime).
Annie Ernaux fait son entrée en littérature en 1974 avec Les Armoires vides (éds Gallimard comme l'ensemble de son oeuvre) puis avec La Place grâce auquel elle obtient le prix Renaudot en 1984. Avec ces deux romans, elle démontre son talent à lier fiction et sociologie.
En 2008 elle obtient de nombreuses récompenses grâce à son roman Les Années qui déroule 55 ans d'histoire.
En 2011, Annie Ernaux publie L'Autre fille, une lettre qu'elle adresse à sa sœur aînée, décédée avant sa naissance. En 2012 les éds Gallimard publient une anthologie intitulée Écrire qui regroupe ses écrits autobiographiques accompagnés d'un cahier regroupant des photos personnelles et des extraits de son journal intime inédit.

lundi 10 février 2014

C'est lundi, que lisez-vous ? (32)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
✒ Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
✒ Que suis-je en train de lire ?
✒ Que vais-je lire ensuite ?

Bonjour !
Au programme de la semaine passée peu de lectures mais quelques coups de coeurs en préparation. J'ai toutefois terminé le premier des 8 volumes de A comme association (La pâle lumière des ténèbres) d'Erik L'Homme (éds Gallimard Jeunesse/Rageot éditeur), lasérie de romans pour pré-ado qui mêlent espionnage et fantastique.
J'envisage de lire ces prochains jours Tous les chiens de ma vie d'Elizabeth von Arnim (éds Bartillat dans la coll° Omnia Poche), Mayonnaise d'Eric Plamondon (éds Phébus) et toujours L'affaire Eszter Solymosi (éds Albin Michel) de Gyula Krùdy.
Et vous, quelles sont vos lectures récentes ou à venir ?

jeudi 6 février 2014

La dernière danse de Charlot

Fabio Stassi, La dernière danse de Charlot, éds Denoël

Ma chronique :
Le 24 décembre 1971, la Mort se présente en personne à Charlie Chaplin devenu un vieillard affaibli et sujet aux rhumatismes. Ne voulant pas abandonner Christopher son fils de 9 ans, il négocie malicieusement un marché : gagner un an de vie en plus s'il arrive à faire rire sa funestre invitée. Débute alors un jeu absurde entre ces deux compagnons. Au final Chaplin arrivera à gagner 6 ans de vie supplémentaire, qu'il met à profit en rédigeant minutieusement une longue lettre au cours de laquelle il se raconte les épisodes les plus marquants de sa vie : la misère dans laquelle il est né, son enfance passée dans l'univers des spectacles vivants et notamment les cirques, son arrivée aux Etats-Unis en compagnie d'un nain espiègle et de Stan Laurel dont il admire l'intelligence et la sagacité, son errance à travers ce pays pour gagner la Californie, ses rencontres, ses débuts fortuits dans le cinéma, ses différents jobs... tout ce qui a nourri l'homme et l'artiste.

Découpé en 6 bobines et 7 réveillons, La dernière danse de Charlot nous offre une agréable et étonnante immersion dans l'histoire du cinéma et des arts du spectacle du début du XXè siècle tout autant qu'une vision romanesque de la vie de Chaplin, de tout ce qui l'a inspiré et qui lui a finalement permis de devenir l'incroyable acteur et réalisateur que l'on connaît. Seul bémol, le récit aurait gagné à être plus rythmé. Certes ce roman ne restera peut-être pas dans mon panthéon livresque mais sa lecture est charmante, elle procure un bon moment de  divertissement et surtout elle m'a follement donné envie de replonger dans les films du maître !


L'auteur :
Né en 1962, Fabio Stassi est un auteur italien. La dernière danse de Charlot -qui a reçu un accueil chaleureux en Italie- est son première roman traduit en français.

Et plus si affinité :
Ecouter Smile, le thème musical tiré des Temps modernes chanté ici par Nat King Cole ( mais cette chanson a également été interprétée par Michael Jackson, Lisa Minelli et bien d'autres ) ...

(vidéo mise en ligne par lvcatable cat chan )

et (re)voir Chaplin dans n'importe lequel de ses films. Mais comme j'ai un faible pour Les Temps modernes, voici l'extrait choisi :

(vidéo mise en ligne par revaaax)

lundi 3 février 2014

Je suis sa fille

Benoît Minville, Je suis sa fille, éds Sarbacane


Mon coup de coeur :
Dans une langue moderne mais non caricaturale, Je suis sa fille relate le périple de Joan dont le père -victime de burn out- a commis l'impensable : cambrioler une banque. Les conséquences de cet acte désespéré sont tragiques. Cet homme végète entre la vie et la mort laissant sa fille seule avec sa rage et son envie de vengeance. Et c'est cette haine qui pousse la jeune fille à traverser le pays dans une Ford Mercury en compagnie de Hugo -son meilleur ami- pour rejoindre une villa du Sud de la France. Mais il ne s'agit pas de n'importe quelle villa. Il s'agit de celle d'un grand patron que nos deux adolescents souhaitent éliminer car il représente pour eux le symbole de ce capitalisme sauvage et immoral qui a transformé ce père  attentionné, doux, drôle, féru de musique et de western en un être désespéré et replié sur lui-même. Mais au cours de cette traversé, les esprits se calment, les coeurs se radoucissent et les âmes s'enrichissent. La diversité des paysages et les nombreuses rencontres que les hasards de la route provoquent ne sont pas étrangères à cette transformation.

L'auteur nous offre ici un road trip tendre et percutant, un récit sur la filiation et sur l'adolescence (le besoin de croire en un idéal, l'envie d'ailleurs, la difficulté de trouver sa place dans un monde sans repère...) mais aussi un grand roman initiatique. Sous nos yeux les deux adolescents perdus sont en passe de devenir des adultes responsables et réfléchis.

Je suis sa fille est un roman juste et vivifiant -bien qu'un peu déstabilisant surtout au début- nourrit par l'actualité (économique et sociétale) et servi par des personnages au langage d'une grande justesse. Bien qu'appartenant à la catégorie "littérature ado", ce roman peut être lu par un large public.


L'auteur :
Né en 1978 à Paris, Benoît Minville doit à sa mère libraire son goût pour la lecture, l'écriture et la transmission. Je suis sa fille est un premier roman réussi.

C'est lundi, que liez-vous ? (31)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
✒ Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
✒ Que suis-je en train de lire ?
✒ Que vais-je lire ensuite ?

Bonjour !
Je vous annonce d'emblée un coup de coeur à venir sur Sombre dimanche d'Alice Zéniter (éds Albin Michel) que j'ai terminé la semaine dernière avant de lire Ma grand-mère m'a mordu d'Audren (éds Ecole des loisirs) un très sympathique roman à lire à partir de 9 ans.
Au programme de cette semaine A comme association (La pâle lumière des ténèbres) d'Erik L'Homme (éds Gallimard Jeunesse/Rageot éditeur) et/ou Mayonnaise d'Eric Plamondon dont j'avais adoré Hongrie-Hollywood Express (éds Phébus).
Enfin L'affaire Eszter Solymosi (éds Albin Michel) de Gyula Krùdy fait toujours de ma pile de livres à lire prochainement !
Et vous, quelles sont vos lectures récentes ou à venir ?